Anne-Bénédicte Joly

Écrivain

Vous êtes ici : Accueil > Informations > Ma foire aux questions

Ma foire aux questions

A l'occasion des rencontres, dédicaces et échanges vécus ces dernières années, je me suis rendue compte que certaines questions étaient souvent les mêmes. Voici donc, à mi-chemin entre tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur... et le questionnaire de Proust, quelques précipités de réponses professionnelles et personnelles qui ont toutes un seul et même point commun : la sincérité.

Questions professionnelles...

  1. Qu'est-ce que le dépôt légal ?
  2. Qu'est-ce qu'un numéro ISBN ?
  3. Qu'est-ce que l'autoédition ?
  4. Comment obtenir un numéro ISBN ?
  5. Un prix de vente doit-il figurer sur la couverture ?
  6. Quel est le taux de TVA applicable aux livres ?
  7. Qu'est-ce que le droit de copie ?
  8. Quelles sont les mentions devant figurer sur un livre ?
  9. Quand choisissez-vous le titre de votre livre ?
  10. Que ressentez-vous quand vous feuilletez votre livre édité ?
  11. Dans quel environnement sonore écrivez-vous ?
  12. Selon vous, la littérature est-elle un art ou non ? Pourquoi ?
  13. Vous est-il déjà arrivée d'être en panne sèche ?
  14. Dans quel décor travaillez-vous ?
  15. Dans quel état d'esprit êtes-vous lorsque vous écrivez ?
  16. Quels sont vos principaux facteurs d'inspiration ?
  17. Ecrivez-vous pour séduire ?
  18. Ecrivez-vous pour transformer la réalité ?
  19. L'écriture vous accompagne-t-elle au quotidien ?
  20. Qu'est-ce qui vous décide à mettre un point final à votre livre ?
  21. Combien de fois relisez-vous votre texte ?
  22. Vos personnages hantent-ils vos rêves ?
  23. Qu'est-ce qu'écrire aujourd'hui ?
  24. Qu'est-ce qu'être écrivain aujourd'hui ?
  25. Pourquoi inventer des personnages de papier ?
  26. Quelles sont, selon vous, les meilleures qualités d'un écrivain ?
  27. Comment êtes-vous devenue écrivain ?
  28. A quel âge vous êtes-vous réellement sentie écrivain ?
  29. Avez-vous toujours de l'inspiration ?
  30. Sur quel support travaillez-vous ?
  31. En quoi consiste la réforme du système ISBN ?
  32. Comment interpréter le nouveau numéro ISBN ?
  33. Quelles sont les récentes modifications intervenues à propos du Dépôt Légal ?
  34. Combien (et à qui) faut-il adresser les exemplaires des livres (Dépôt Légal )?
  35. Faut-il affranchir l'envoi des exemplaires des livres (Dépôt Légal) ?
  36. Avez-vous l'impression de faire quelque chose d'utile ?
  37. L'écriture est-elle comparable à un phénomène magique ?
  38. Que ressentez-vous quand un lecteur aime votre livre ?
  39. La fin d'une histoire vient-elle aussi facilement que le début ?
  40. Comment regardez-vous les autres ?
  41. En quoi consiste le Dépôt Légal en ligne proposé par la BnF ?

Questions personnelles...

  1. Croire en ses mots, est-ce croire en l'autre ?
  2. La solitude vous pèse-t-elle ?
  3. Avez-vous parfois un sentiment d'accompli ?
  4. La faute qui vous inspire le plus d'indulgence ?
  5. L'état présent de votre esprit ?
  6. Le don de la nature que vous voudriez avoir ?
  7. Vos noms favoris ?
  8. Vos héros dans la vie réelle ?
  9. Vos héros dans la fiction ?
  10. Vos auteurs favoris ?
  11. La couleur que vous préférez ?
  12. Le pays où vous désireriez vivre ?
  13. Ce que vous voudriez être ?
  14. Votre rêve de bonheur ?
  15. Quel mot vous hante ?
  16. Quel mot vous heurte le plus ?
  17. Votre nom commun préféré ?
  18. Votre principal défaut ?
  19. La qualité que vous préférez chez l'autre ?
  20. Le trait principal de votre caractère ?
  21. Votre devise ?
  22. Relisez-vous souvent les livres que vous avez aimés ?
  23. D'après vous, qu'est ce qu'un bon livre ?
  24. Avez-vous plus de style que d'imagination ou le contraire ?
  25. Qu'est-ce qui vous agace chez l'autre ?
  26. Qu'est-ce que vous appréciez le plus chez l'autre ?
  27. Ce livre (question 26) a-t-il été un déclic pour votre écriture ?
  28. Avez-vous été fascinée par un livre ?
  29. Que lisez-vous quand vous écrivez ?
  30. Que lisez-vous quand vous n'écrivez pas ?
  31. Quelles sont vos relations avec vos lecteurs ?
  32. Est-il facile de concilier l'écriture et le quotidien ?
  33. Que défendez-vous ?
  34. Qu'est-ce qui vous différencie des autres ?
  35. Qu'est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
  36. Que se passe t-il lorsque vous avez mis un point final à votre histoire ?
  37. Etes-vous plutôt du matin ou du soir ?

Réponses professionnelles...

  1. Qu'est-ce que le dépôt légal ? Il a été crée par François 1er le 28 décembre 1537 pour disposer d'un recensement exhaustif de tout écrit publié en France, par quelque procédé et sur quelque support que ce soit. Depuis cette date, le Dépôt Légal poursuit sa tradition et recense l'exhaustivité de la production française imprimée. Sont soumis au Dépôt Légal toutes publications imprimées ou reproduites par un procédé graphique quelconque à la seule exception des travaux de ville tels que les lettres, les cartes de visite, les étiquettes. Sont donc concernés : les livres, les brochures, les cartes postales illustrées, les cartes de géographie... Tout livre déposé figure dans la bibliographie nationale française sous forme de notice bibliographique complète et normalisée. Cette bibliographie est ensuite diffusée en France et à l'étranger sur différents supports : annuaires papier, CD- ROM, base de données informatiques... Le Dépôt Légal, outre son rôle de préservation du patrimoine culturel, est également utile dans le domaine juridique car il constitue une preuve en matière de date de publication et de la propriété intellectuelle. Ainsi pour chaque livre publié, des exemplaires doivent être déposés au Ministère de l'Intérieur et à la Bibliothèque Nationale.
  2. Qu'est-ce qu'un numéro ISBN ? C'est la carte d'identité du livre recommandé par l'Organisation Internationale de Normalisation (ISO). ISBN signifie International Standard Book Number. C'est un identifiant unique conçu pour simplifier le traitement informatique des publications et pour faciliter les opérations de gestion pour les professionnels du livre : les éditeurs, les libraires, les distributeurs, les bibliothécaires... Ce numéro constitue, tant en France, qu'à l'étranger, un point d'accès privilégié à l'information bibliographique (annuaires, bases de données de type Electre...). Il s'agit d'un numéro à dix chiffres composé de quatre parties. La première sert à identifier le pays où le livre est publié, la deuxième est le code de l'éditeur, la troisième identifie le livre dans la production de l'éditeur et la quatrième est un chiffre de contrôle. Par exemple, le numéro ISBN de "Dommage(s)" (2-9502476-6-0) signifie : 2 pour la France, 9502476 le numéro d'éditeur, 6 le numéro du livre édité (en l'occurrence il s'agit du septième, le premier portait le numéro 0) et 0 la clef de contrôle.
  3. Qu'est-ce que l'autoédition ? Il existe une différence entre le contrat d'édition défini par l'article L 132-1 du CPI et le contrat à compte d'auteur L 132-2 du CPI. Dans le cas du contrat d'édition, l'éditeur professionnel, après avis favorable de son comité de lecture, accepte de publier le manuscrit en prenant intégralement à sa charge le financement de la publication, de la promotion et la diffusion de l'oeuvre (aucune participation financière ne doit être demandée à l'auteur). Dans le cas d'un contrat d'édition à compte d'auteur, il est demandé à l'auteur de participer très largement (voire intégralement) au financement de l'édition et de la diffusion de l'oeuvre. L'autoédition, par opposition, est un système dans lequel l'auteur est son propre éditeur. Il se charge de toutes les phases de la naissance de son oeuvre. Depuis la fabrication, en passant par toutes les étapes administratives et légales, jusqu'à la commercialisation de son livre. Il lui reste également à organiser la diffusion et de la commercialisation de ses ouvrages. Si le moyen le plus immédiat reste principalement le bouche à oreille, il convient toutefois de signaler l'importance que revêt le fait de participer à toute manifestation culturelle dont le but premier est de rencontrer de futurs lecteurs.
  4. Comment obtenir un numéro ISBN ? En France, l'ISBN est géré par l'AFNIL (Agence Francophone pour la Numérotation du Livre). Il suffit d'adresser une demande de délivrance de numéros à AFNIL 35, rue Grégoire de Tour 75006 Paris.
  5. Un prix de vente doit-il figurer sur la couverture ? Aux termes de la loi du 10 août 1981 relative au prix du livre, "toute personne physique ou morale qui édite ou importe des livres est tenue de fixer, pour les livres qu'elle édite ou importe, un prix de vente au public". Ainsi, le prix figurant sur l'ouvrage édité doit être le prix de vente au public TTC (toutes taxes comprises) et doit être indiqué sur la couverture par impression ou étiquetage. Dans ce dernier cas, l'étiquette doit également comporter le nom de l'éditeur.
  6. Quel est le taux de TVA applicable aux livres ? Aux termes de l'article 278 bis - 6 du CGI (Code Général des Impôts), "la taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux réduit de 5.5 % en ce qui concerne les opérations d'achat, d'importation, d'acquisition intracommunautaire, de vente, de livraison, de commission, de courtage ou de façon portant sur les livres".
  7. Qu'est-ce que le droit de copie ? Il s'agit d'une mention apposée sur tous les exemplaires d'une oeuvre pour informer le public que l'oeuvre est protégée et qu'elle ne peut être reproduite ou représentée sans l'autorisation préalable de l'auteur ou de ses ayants droit. En France, cette mention n'est pas obligatoire. Elle peut être inscrite sur tous les ouvrages à la simple initiative du titulaire des droits d'auteur (l'auteur ou, dès lors qu'un contrat d'édition a été signé, l'éditeur) sans aucune formalité. La mention normalisée définie par la convention universelle sur le droit d'auteur, comprend trois éléments : le symbole ©, le nom du titulaire du droit d'auteur et l'indication de l'année ; exemple : © Anne-Bénédicte Joly, 2004.
  8. Quelles sont les mentions devant figurer sur un livre ? Tous les exemplaires d'un ouvrage imprimé doivent, légalement, comporter les mentions suivantes : le titre de l'oeuvre, le nom de l'auteur, la mention Dépôt légal (avec le mois et l'année), l'achevé d'imprimer (avec le numéro de l'imprimeur), le numéro ISBN (éventuellement un code EAN et/ou un code barre), le prix de vente au public (TTC) et le copyright. Selon les cas, peuvent aussi figurer : un pseudonyme, le label de l'éditeur (le mois et l'année d'édition), la mention "Loi du 16 juillet 1949 pour les publications destinées à la jeunesse", le numéro ISSN (dans le cadre d'une collection), la date de réimpression (et celle de la première impression), le pays d'impression (s'il s'agit de l'étranger) et la mention "Imprimerie spéciale" en cas de micro-édition et/ou d'édition artisanale.
  9. Quand choisissez-vous le titre de votre livre ? Souvent au tout début. Il contient tout ce que je veux dire, en mêlant les personnages emportés par leur histoire, leurs difficultés et le miroir d'essence du ou des mots qui vont éclairer ma démarche.
  10. Que ressentez-vous quand vous feuilletez votre livre édité ? Alors, me dis-je, je n'ai donc pas rêvé ?
  11. Dans quel environnement sonore écrivez-vous ? Cela varie entre l'intensité du silence absolu et les bruits de voix dans les cafés parisiens, ou encore, le rythme régulier des pas sur les chaussées du quotidien.
  12. Selon vous, la littérature est-elle un art ou non ? Pourquoi ? Je classe la littérature dans les arts. Pourquoi ? Mais parce que comme tout art, cela nécessite du travail, de l'abnégation, du talent, de la technique, de la volonté, des heures de répétition... et parce que la littérature, c'est beau à lire. Et la fonction de l'art, n'est-elle pas de rendre belles les choses ?
  13. Vous est-il déjà arrivée d'être en panne sèche ? En panne d'idée, rarement. En panne de temps, oui parfois. Ah... si je ne pouvais qu'écrire !
  14. Dans quel décor travaillez-vous ? Je travaille en général dans des endroits fort différents les uns des autres. Soit dans mon bureau, entourée d'objets qui me sont familiers et chers ; soit dans une brasserie, vous savez les brasseries à la Sautet ; soit enfin, isolée, à l'extérieur, sur un banc d'un jardin public ou d'un parc.
  15. Dans quel état d'esprit êtes-vous lorsque vous écrivez ? Je suis dans un état d'anxiété extrême comme si l'équilibre du monde dépendait des quelques mots que je m'apprêtais à écrire. Cet état de toute puissance et de presque rien nourrit une humilité qui revient chaque jour. J'écris comme si le lendemain n'existait pas. Peut-être aussi parce que l'hier hante mon présent.
  16. Quels sont vos principaux facteurs d'inspiration ? Mes idées. L'observation. Le fait de partir d'une situation donnée et d'en imaginer la ou les suites possibles. Mes rêves. Ma volonté d'offrir au lecteur une fiction l'emportant loin des repères connus, loin d'un monde tangible. La volonté d'étonner. La volonté de surprendre.
  17. Écrivez-vous pour séduire ? Pour être lue, il faut accaparer le regard de l'autre, son attention à un moment précis. J'essaie de rendre vraisemblables des situations et le profil des personnages afin de permettre au lecteur de faire un bout de chemin avec moi. Faire lire ce que je ressens est fondamental. Donc séduire, c'est être lue.
  18. Écrivez-vous pour transformer la réalité ? Sans doute que oui. Ecrire à propos de quelque chose, c'est ne pas être totalement satisfait du spectacle qui se déroule devant soi. On ne voit pas que le rouage des actions, le simple déroulement des choses, mais aussi l'implication du senti des gens qui veulent nous dire parfois à haute voix la version de leur propre histoire. Alors, dans ce cas-là, à ce moment-là, aucun doute : il me faut prendre la plume.
  19. L'écriture vous accompagne-t-elle au quotidien ? Je ne peux me contenter de vivre des situations difficiles pour vouloir écrire. Ce n'est pas une manière d'aller mieux, mais une véritable hygiène de vie. Mon stylo et mon oeil ne quittent jamais mon imagination et tous les prétextes, des plus anodins aux plus graves, sont porteurs d'écriture. Ecrire m'est vital. Une seconde nature. De l'oxygène. Une mise en scène de ma vision sur les choses de la vie.
  20. Qu'est-ce qui vous décide à mettre un point final à votre livre ? Ce sont les personnages qui m'y obligent. Ils ont longuement cheminé dans de nombreuses péripéties, franchi des obstacles, rencontré d'autres personnages qui les ont accompagnés et d'un seul coup, comme par évidence, il faut que cela s'arrête. C'est une logique implacable qui s'impose à moi. Même si les bagages et les petites affaires ne sont pas rassemblés, même s'ils n'ont pas eu le temps de se dire au revoir. C'est un couperet, une forme de chute, comme à la fin des nouvelles.
  21. Combien de fois relisez-vous votre texte ? Je ne peux pas donner un chiffre précis mais je sais que c'est plusieurs fois. Il y a d'abord la lecture spéciale chasse aux coquilles. Je m'attache à la forme, je suis vigilante aux concordances de temps, à la ponctuation, aux majuscules, aux retours à la ligne... Lorsque j'ai fait le tour de toutes ces contraintes, je me permets de rentrer dans la fiction. Plus rien ne m'en empêche. A ce moment, j'affine un portrait, développe une rencontre, revisite des dialogues ou encore modifie des détails. Je peux tout me permettre, le définitif n'est pas encore de mise. Petit à petit, la confiance s'éveille en moi. Après le doute, les hésitations et les interrogations, je pense à laisser vivre les personnages. Je veux avant tout que la fiction respire, sans moi. Je juge qu'elle en est capable. Alors survient la dernière lecture, dans une forme de solennité dont je m'imprègne parce que je sais que la prochaine lecture sera celle d'un lecteur.
  22. Vos personnages hantent-ils vos rêves ? Dans le quotidien, je cherche à tout prix à cloisonner ma tête entre la fiction et la réalité. Je jongle avec ces deux espaces et je demeure vigilante à ne pas me laisser trop entamer par l'un ou l'autre. Je suis pour l'équité. Question de bien-être personnel, bien sûr, et surtout de confort pour celles et ceux qui m'entourent. La nuit est évidemment l'espace temps que je contrôle le moins. Je me détends, comme chacun, mais les personnages se réveillent. Certains viennent me reprocher leur vie, leur sort. Ils trouvent leur destinée trop lourde et ils s'adressent à moi comme si j'étais leur démiurge. Généralement, malgré leurs revendications nocturnes, je ne modifie rien de ce que j'ai préalablement décidé. Mais parfois... Je suis surprise, le matin, de constater que des êtres, originellement de papier, puissent devenir des êtres de chair et de songes. Surprise, mais séduite aussi... Je me dis alors qu'il faut que je me remette au travail.
  23. Qu'est-ce qu'écrire aujourd'hui ? Écrire aujourd'hui c'est ne pas se décourager, continuer sa route, se faire confiance et surtout avancer. Devancer son idée, l'écrire, l'avancer, l'inscrire et ne pas hésiter à la noircir par-delà les multiples publications qui revendiquent pourtant une part de vérité. S'approprier cette vérité c'est aussi un acte d'écrivain, la revendiquer comme telle et l'étendre pour que se transmettent des bribes de sens. Écrire est synonyme d'avenir où l'espace personnel doit laisser place à un contexte romanesque. C'est tout un roman d'écrire aujourd'hui... mais que deviendraient les écrits d'hier sans la gratitude des lecteurs anonymes qui ont voulu soutenir cette voix particulière ? Écrire c'est aussi vivre et déposer, le temps d'un mot, une symphonie de sons, pour être, pour devenir, pour transformer le monde. Autre vision. Autre version. Thème commun : l'écriture.
  24. Qu'est-ce qu'être écrivain aujourd'hui ? Être écrivain aujourd'hui c'est vouloir faire entendre sa voix (sa plume ?) parmi tant d'autres. Lui donner une place particulière, l'exposer aux yeux des lecteurs potentiels, sans pour autant renoncer au premier élan qui nous a poussé à mettre des mots sur une page blanche.
  25. Pourquoi inventer des personnages de papier ? Pour explorer les failles de l'âme humaine incognito.
  26. Quelles sont, selon vous, les meilleures qualités d'un écrivain ? Le travail et l'humilité. La tolérance et le doute. La tolérance du doute.
  27. Comment êtes-vous devenue écrivain ? Après les journaux intimes faisant office de confidents, les bribes poétiques exaltées noircies lors d'un cafard sentimental... l'idée de m'inscrire dans la durée avec des personnages a fait son chemin. C'est cet allongement dans le temps de l'écriture et surtout le regard d'un lecteur référent qui m'a fait franchir le pas.
  28. A quel âge vous êtes-vous réellement sentie écrivain ? J'aurai plus de faculté à faire référence à un livre plutôt qu'à un âge... Le chiffre est figé dans un espace temporel normé alors qu'un livre s'écrit sur plusieurs années. Je me suis sentie réellement écrivain à compter de la publication de "Deux par d'eux".
  29. Avez-vous toujours de l'inspiration ? Mes idées de roman me viennent d'une multitude d'observations quotidiennes presque insignifiantes ou banales aux yeux de certains mais qui, pour moi, revêtent une signification profonde. Un trait de caractère, un symbole, une faiblesse, un éclairage d'âme dont je m'inspire pour, plus tard (un jour...), ébaucher une personnalité. Ainsi je puise (entre autre) dans le réel ce que j'imagine et façonne à ma manière. Voilà sans doute pourquoi l'imagination me fait rarement défaut.
  30. Sur quel support travaillez-vous ? J'avoue ne pouvoir écrire le premier jet de tous mes livres que sur des feuilles de papier ou des cahiers (sans spirales) avec un stylo quatre couleurs. Je souligne le verbe avouer parce que je suis d'une autre génération, celle d'avant le tout informatique. Mon imagination ne peut se déployer que sur l'espace horizontal du papier. En revanche, quand le texte est saisi, il m'est plus commode de corriger les pages car j'ai, à partir de ce moment, pris suffisamment de recul pour relire et retravailler objectivement mon livre. Mon premier et vrai support est donc le papier et uniquement le papier.
  31. En quoi consiste la réforme du système ISBN ? Le numéro ISBN à 10 chiffres (International Standard Book Number, système international de numérotation normalisée des livres, permet d'identifier à l'aide d'un code numérique et de manière univoque un titre ou l'édition d'un titre publié par un éditeur déterminé) va passer à 13 chiffres à compter du 01/01/2007. Cette réforme a été rendue nécessaire pour augmenter la capacité de numérotation du système ISBN devenu insuffisant, notamment en raison de l'augmentation du nombre de publications électroniques et pour rendre l'ISBN complètement compatible avec l'EAN-13 (ou GENCOD) qui sert à la génération des codes à barres. Dans la pratique qu'est-ce qui va changer ? Dès le 1er janvier 2007, l' ISBN passera de 10 à 13 chiffres ; on fera précéder l'ISBN du préfixe « 978 » et on recalculera la clé de contrôle ; l'ISBN à 13 chiffres sera identique à l'EAN-13 servant à la génération du code à barres et figurant sous celui-ci ; le préfixe "979" sera introduit quand les segments ISBN existants seront épuisés ; en raison de l'ordre séquentiel d'attribution d'un nouveau segment ISBN, il est probable que les segments identifiant les éditeurs ne demeureront pas les mêmes lorsque le préfixe passera en 979 ; dès le 1er janvier 2007, l'ISBN à 13 chiffres sera utilisé pour toutes les commandes et toutes les transactions commerciales, manuelles ou électroniques ; dès le 1er janvier 2007, les codes à barres seront surmontés de l'ISBN à 13 chiffres segmenté (avec des tirets) alors que l'EAN-13 correspondant sera indiqué en dessous des codes à barres (sans tirets ni espaces). Au 1er janvier 2007, les éditeurs qui disposent de listes d'ISBN à 10 chiffres non attribués à leurs publications doivent avoir converti l'intégralité de ces listes en ISBN à 13 chiffres. En résumé que faut-il faire ? Dès le 1er janvier 2007, toute nouvelle publication se voit attribuer un ISBN à 13 chiffres ; une conversion rapide et efficace des ISBN à 10 chiffres est d'ores et déjà possible via le convertisseur disponible sur la page Web de l'Agence Internationale de l'ISBN (www.isbn-international.org) ; après le 1er janvier 2007, les ISBN à 10 chiffres ne seront plus utilisés ; Par ailleurs, et dès que possible en 2006, l'AFNIL recommande aux éditeurs d'indiquer en page de copyright des ouvrages, à la fois l'ISBN à 10 chiffres et l'ISBN à 13 chiffres, et de procéder de la même manière pour l'annonce des titres dans leurs programmes de parution. Dès le 1er janvier 2007, l'ISBN à 10 chiffres devra en effet être abandonné. Cette mesure préventive de double numérotation sur les programmes et les livres imprimés au cours de l'année 2006 vous permettra de mieux gérer la transition. Lors d'une réimpression postérieure au 1er janvier 2007, il suffira d'effacer l'ISBN à 10 chiffres figurant en page de copyright ; tous les acteurs concernés sont encouragés à communiquer leur plan d'implémentation et leur échéancier à leurs partenaires commerciaux et à s'assurer que ces partenaires s'emploient à mettre en oeuvre des mesures similaires ; les éditeurs, libraires et bibliothécaires doivent vérifier au plus tôt tous les systèmes en vigueur - manuels ou électroniques - et s'assurer que ces systèmes sont conformes aux évolutions en cours.
  32. Comment interpréter le nouveau numéro ISBN ? Comme pour l'ISBN à 10 chiffres, les différentes parties du numéro ISBN à 13 chiffres ont une signification établie. J'ai pris dans l'exemple ci-après, le numéro ISBN de "Humeurs de papier" publié en 2005 (soit avant la réforme). Son numéro ISBN actuel est le 2-9502476-7-9 où le 2 correspond à la France (zone linguistique), 9502476 est mon numéro d'éditeur, 7 le numéro de l'ouvrage et 9 une clé de contrôle. La conversion de ce numéro donne le numéro ISBN à 13 chiffres suivant : 978-2-9502476-7-4. Dans ce numéro, 978 est le préfixe applicable au produit livre, 2 correspond à la France (zone linguistique), 9502476 est mon numéro d'éditeur, 7 le numéro de l'ouvrage et 4 est la clé de contrôle (identique à la clé de l'EAN). Aux tirets près, l'ISBN à 13 chiffres correspond donc au numéro EAN 13 servant à générer le code à barre et figurant actuellement sous celui-ci. L'EAN ne changera pas et restera un numéro à 13 chiffres.
  33. Quelles sont les récentes modifications intervenues à propos du Dépôt Légal ? Le décret 93-1429 du 31 décembre 1993 relatif au dépôt légal a été modifié par le décret 2006-696 du 13 juin 2006 paru au Journal Officiel du 15 juin 2006. Les obligations des éditeurs, imprimeurs, producteurs de phonogrammes, vidéogrammes et documents multimédia, éditeurs et producteurs de bases de données et de progiciels, ainsi que celles des importateurs de ces documents sont modifiées à compter du 15 juin 2006, date de parution du décret modificatif. Pour en savoir plus : www.bnf.fr.
  34. Combien (et à qui) faut-il adresser les exemplaires des livres (Dépôt Légal )? L'esprit général du décret (93-1429 du 31 décembre 1993) est une réduction du nombre d'exemplaires déposés : deux exemplaires des ouvrages imprimés doivent être remis à la Bibliothèque Nationale de France (un seul si le tirage est inférieur à 300 exemplaires). Par ailleurs, il n'y a plus de dépôt au Ministère de l'Intérieur et l'obligation de fournir des déclarations globales des chiffres des tirages successifs est supprimée.
  35. Faut-il affranchir l'envoi des exemplaires des livres (Dépôt Légal) ? Non. Les envois d'exemplaires de livres par courrier se font en franchise postale (dispense d'affranchissement). Pour ce faire, vous devez indiquer sur votre envoi : "Franchise postale - Dépôt Légal - Code du patrimoine Art. L. 132-1".
  36. Avez-vous l'impression de faire quelque chose d'utile ? Quelque chose d'utile ? Qui sert une cause ou qui aide des gens ? Je crois qu'il serait prétentieux d'avoir en tête de si jolis desseins. Le tout est d'éprouver du plaisir à écrire, de croire aussi, et ne serait-ce qu'en quelques centaines de pages, que les êtres de papier vivent et respirent avec ma plume et après... ce qui se passe... ? Utile ? Vain ? Porteur d'échanges ? Jeu d'école ? A chaque nouvelle parution, des questions de ce type m'assaillent. Alors que des univers romanesques tissent leur différence au fur et à mesure que les livres s'écrivent, l'attente face au lecteur demeure la même, en suspens jusqu'à ce que la respiration d'un lecteur plus enthousiaste résonne en moi. Alors, dans ce cas unique et particulier, oui, j'ai le sentiment de me sentir utile. Je l'écris vite pour ne pas m'appesantir...
  37. L'écriture est-elle comparable à un phénomène magique ? Magique ? Pourquoi pas ! Par intermittence tout du moins. En tout cas troublante, sans le moindre doute. Comment, sans magie, des mots utilisés dans la vie de tous les jours pour travailler, partager, monnayer ou encore se confronter peuvent-ils soudain se rassembler, s'imbriquer pour décrire des situations, des sentiments ? Pourquoi, sans magie, à un tel moment une situation naîtrait alors qu'à un autre moment elle flirterait avec le silence ? Impossible à dire sans magie...
  38. Que ressentez-vous quand un lecteur aime votre livre ? En tout premier lieu : c'est déjà un réel bonheur d'avoir été lue ! Deuxième sentiment : le plaisir de guetter les personnages évoqués et les situations vécues par un autre. C'est un pur enchantement car l'histoire, à ce moment, existe réellement. Troisièmement : chaque lecteur ayant sa grille d'interprétation unique, certains vont me réciter des phrases, des alliages de mots pour étayer leur senti. D'autres vont rester plus généraux avec une vision d'ensemble. D'autres enfin, vont essayer de décoder et de faire la part des choses entre la fiction et ce qu'ils connaissent de moi. Histoire d'établir des liens, de lever le voile sur l'interaction entre réalité et imaginaire. Quoi qu'il en soit, je ressens dans de tels moments une fierté et un bonheur intérieur immenses. J'écoute ce lecteur me parler de mon livre comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre que moi. J'ai toujours un peu de mal à entendre des critiques positives et des compliments, à lire des messages d'encouragement. Je suis persuadée qu'il s'agit de témoignages de gentillesse et de sympathie et il me faut, soit un certain temps, soit une certaine qualité de mots encourageants avant que je puisse admettre que mon travail soit apprécié... Si j'entends un premier compliment, j'attends le deuxième, puis le suivant, puis le suivant encore avant de me convaincre que mon livre plaît. Alors un profond sentiment de fierté m'envahit et me donne le courage et l'énergie nécessaires d'affronter à nouveau la feuille blanche.
  39. La fin d'une histoire vient-elle aussi facilement que le début ? D'un seul coup, la fin m'impose la cohérence générale du livre. Je suis rattrapée par la méthodologie et l'obligation d'un plan. Autant j'oublie la présence du lecteur tout au long du roman, autant la fin m'impose d'y penser. Retomber sur ses pieds, rendre le plus lisible ce que ma plume a engendré. Voilà pourquoi la fin est nécessairement plus raisonnée, plus raisonnable et qu'elle est systématiquement plus lente à germer en moi.
  40. Comment regardez-vous les autres ? Je les vois comme une partie d'histoire qu'ils veulent bien livrer. Je les vois en extérieur, guettant leur intérieur fugace qui se dévoile dans des regards. Je guette, à l'affût de la confidence, une démarche sincère. Je sais qu'ils détiennent le monde à porter de voix. Je reconnais être comme eux, maillon d'une chaîne humaine : des mots mis bout à bout qui constituent des phrases, des bribes de sens. Voilà comment je regarde les autres, en sachant, évidemment, qu'eux aussi me regardent.
  41. En quoi consiste le Dépôt Légal en ligne proposé par la BnF ? La BnF met à disposition des éditeurs un service pour faciliter leurs démarches de déclaration : saisir les déclarations en ligne ; accéder aux récépissés dès l'enregistrement du dépôt ; disposer de ressources consultables de manière pérenne et permanente, téléchargeables et imprimables ; suivre les étapes du traitement des ouvrages au sein de la Bibliothèque : de leur réception à leur signalement dans le catalogue et dans la Bibliographie nationale française. Pour bénéficier de ce service, l'éditeur doit s'inscrire sur le site (https://depotlegal.bnf.fr/login.do). Les aides contextuelles et la navigations dans le site sont parfaitement claires et pratiques. Une fois la déclaration effectuée, l'éditeur doit en imprimer un exemplaire pour accompagner chaque document déposé. Après envoi, le cycle de vie (au sens des différents statuts) de la déclaration est accessible en ligne. Chaque éditeur bénéficiant d'un segment ISBN peut bénéficier de ce service gratuit.

Réponses personnelles...

  1. Croire en ses mots, est-ce croire en l'autre ? Oui. C'est un début. Une exploration des interdits, des possibles. Un pont jeté entre deux rives qui offre une circulation, même alternée, d'humanité.
  2. La solitude vous pèse-t-elle ? J'ai choisi la solitude parce que j'écris. Donc elle m'accompagne et paradoxalement me rassure.
  3. Avez-vous parfois un sentiment d'accompli ? C'est un sentiment dont je me méfie terriblement. Ce serait me satisfaire de ce qui est en cours et j'en suis, à l'heure qu'il est, incapable.
  4. La faute qui vous inspire le plus d'indulgence ? La méconnaissance.
  5. L'état présent de votre esprit ? A mi-chemin entre l'acuité et la candeur.
  6. Le don de la nature que vous voudriez avoir ? L'alternance des saisons, l'élan qui jamais ne meurt et toujours se transforme.
  7. Vos noms favoris ? Paris, Meursault, Deauville, Solal, tous les choeurs de musique sacrée, Le Clezio, Lacan.
  8. Vos héros dans la vie réelle ? Celles et ceux qui mettent en mots une vie simple, abordable, responsable aussi de détresses et de souffrances.
  9. Vos héros dans la fiction ? Le "je" de tous les créateurs que la fiction salue, renouvelle et apaise.
  10. Vos auteurs favoris ? Duras, Ferré, Mozart, Castillo, Magritte, Camille Claudel.
  11. La couleur que vous préférez ? Pas une couleur : le blanc. Parce qu'elle est à l'origine du commencement, hélant l'histoire à écrire, colportant les épisodes, calmant la syntaxe. Elle adoucit les contours de l'histoire épineuse. Le blanc c'est aussi le propre, le lisse, la virginité de tous les possibles. A tout moment il peut devenir couleur, n'importe laquelle, en fonction des humeurs, au gré de la plume.
  12. Le pays où vous désireriez vivre ? Ici, entre la magie de la fiction et le partage du quotidien.
  13. Ce que vous voudriez être ? Celui ou celle que je ne connais pas encore.
  14. Votre rêve de bonheur ? Être lue.
  15. Quel mot vous hante ? Le doute.
  16. Quel mot vous heurte le plus ? La certitude.
  17. Votre nom commun préféré ? La main, car c'est mon outil le plus précieux.
  18. Votre principal défaut ? La ténacité.
  19. La qualité que vous préférez chez l'autre ? La tempérance.
  20. Le trait principal de votre caractère ? Ecrire, sans cesse écrire pour faire durer le fugace.
  21. Votre devise ? Je mélange le coeur aux yeux pour produire des regards d'écriture.
  22. Relisez-vous souvent les livres que vous avez aimés ? Tout le livre parfois, certains passages souvent. J'aime approfondir, totalement m'imprégner de l'univers d'un écrivain.
  23. D'après vous, qu'est-ce qu'un bon livre ? Premièrement une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire, troisièmement une bonne histoire !
  24. Avez-vous plus de style que d'imagination ou le contraire ? J'aurais aimé une question plus équilibrée comme : "Vous avez autant de style que d'imagination, pourquoi ?". D'ailleurs, je n'aurais pas su quoi répondre tout de même.
  25. Qu'est-ce qui vous agace chez l'autre ? Les idées toutes faites et les certitudes.
  26. Qu'est-ce que vous appréciez le plus chez l'autre ? La tolérance, le doute, la tolérance du doute.
  27. Ce livre (question 26) a-t-il été un déclic pour votre écriture ? Oui parce que j'ai essayé de comprendre les mécanismes de sa narration et la complexité des personnages qui rassemblait tout le paradoxe de l'être humain. Comme si un personnage de papier servait de miroir grossissant à notre destin d'hommes et de femmes. Je me suis dit, à ce moment, qu'écrire c'était proposer une lecture de la vie. C'était possible. Réalisable. Je suis pétrie de tout ce que j'ai lu et ce qui coule dans mes veines circule dans mon imaginaire. Tout est lié. La lecture, l'écriture. La vie. L'élan.
  28. Avez-vous été fascinée par un livre ? Oui, par Le ravissement de Lol V. Stein de Duras.
  29. Que lisez-vous quand vous écrivez ? Généralement, j'ai du mal à me concentrer sur autre chose que ce que j'écris. Une fiction à la fois ! Quand j'écris, je parcours, je survole, je glane ici et là des informations, j'écoute la radio... mais je préfère donner toute la place à mes êtres de papier.
  30. Que lisez-vous quand vous n'écrivez pas ? J'essaye de rattraper mon retard. Un grand tiroir recueille tous les livres que je me dois de lire. Il y a de tout : des classiques à revisiter, des actualités qui se périmeront vite ou qui deviendront peut-être des classiques, des livres qui m'ont été conseillés et des coups de coeur.
  31. Quelles sont vos relations avec vos lecteurs ? Pour répondre à cette question, il me faut préciser qui sont mes lecteurs, ou tout du moins ceux qui me contactent suite à la lecture de mes livres. Tout d'abord mes proches : famille, amis, relations... Ils ont une vision de la fille, la femme, la mère... ils doivent me penser avec un autre statut. Première difficulté. Il y a ceux qui me suivent et qui lisent chaque nouveau livre. Ils m'éclairent, commentent le texte, parlent de progrès, de différences, ce qu'ils ont aimé, pourquoi. Puis il y a ceux que je rencontre pour la première fois. Ce sont des lecteurs du hasard, du coup de coeur, de la sympathie. Tous ces lecteurs se mêlent et il y a autant de lectures que de lecteurs. Voilà la réponse, j'entretiens les liens que mes lecteurs me permettent d'entretenir. S'ils sont fidèles, je m'adapte ; c'est plutôt ma nature. S'ils sont discrets, je respecte. S'ils sont intermittents, je me dis qu'ils s'inscrivent sur la portée du présent.
  32. Est-il facile de concilier l'écriture et le quotidien ? Il me faut quelques heures par jour pour écrire, quelques heures par jour pour écouter, observer, écrire, répertorier... et quelques heures pour lire. La journée passe ainsi plutôt vite surtout quand on est maman, épouse et soucieuse de son univers. Les deux se jumèlent, se conjuguent mais ne s'affrontent jamais.
  33. Que défendez-vous ? Une idée de penser. De se laisser panser aussi.
  34. Qu'est-ce qui vous différencie des autres ? Cette volonté de me fondre aux autres et d'être étrangère à moi-même.
  35. Qu'est-ce qui vous fait vous lever le matin ? Une énergie qui me rappelle la vie.
  36. Que se passe t-il lorsque vous avez mis un point final à votre histoire ? Il me faut au plus vite oublier le livre et tous les personnages comme s'il s'agissait d'un au revoir ou d'une passation de témoin au lecteur. A lui de s'emparer de mon univers et d'y vaquer au gré de ses envies. Le plus délicat est ce moment d'entre deux où une prochaine fiction n'est pas encore apparue et où beaucoup de doutes affluent, soudainement, comme s'ils se vengeaient d'avoir été mis de côté le temps de l'écriture. Bien sûr je parle d'un au revoir vis-à-vis de mes personnages car chaque fiction charrie avec elle, et malgré moi, son vécu et un peu de moi...
  37. Etes-vous plutôt du matin ou du soir ? Quand il s'agit de littérature, je ne peux absolument pas décider. Je me laisse toujours porter par l'urgence du moment, par le flux de l'impérieuse nécessité de la création qui me transporte bien souvent au-delà des heures du raisonnable. J'admets toujours ce décalage du moment car il ne dure pas et qu'il est fréquemment intense. Après ce premier jet dédié à la mise en mots de l'idée, mon emploi du temps peut se réguler et alors j'ai de nouveau mon mot à dire. Dans ces moments, je suis plutôt du matin.