Août |
Offrir le plus beau d'après la parole de mon coeur. |
Que l'on me fasse sentir le coût d'un présent tout juste reçu. |
Dire et faire même si c'est en sens contraire. |
Etre limpide et endormir mon lecteur. |
Illustrer par les mots ce que la couleur distend. |
Quand l'illustration se cantonne à l'expression de mes maux. |
Juillet |
Les principes pour mieux les dépasser. |
Pour autant me passer de principes. |
Etre attirée par un raisonnement de symboles. |
Que tout soit symbolisé et me fasse perdre pied. |
M'isoler pour lui écrire et remplir des pages sur son absence. |
Etre longtemps séparée de lui de peur d'en faire un roman. |
Me rappeler que la fiction n'est pas ma vie. |
Que ma vie se reflète dans la fiction. |
Juin |
L'intérêt dans l'écoute |
L'écoute sans intérêt. |
Oublier le futile au profit de l'essentiel. |
Lorsque ma plume me rappelle que tout est périssable et futile. |
Etablir et créer des liens pour m'engager et défendre des idées. |
Lorsque l'on me défende de m'engager au nom des choses établies. |
Dire "je" quand je pense à nous. |
Que l'on me tutoie sans me demander. |
Mai |
Terminer une histoire pour me projeter dans une autre. |
Lorsqu'une histoire déborde sur la mienne et m'encombre. |
Sentir sur le papier le souffle d'un personnage. |
Quand un personnage m'échappe et fuit mon plan initial. |
Etre déroutée, surtout dans la fiction. |
M'endormir au seuil d'une réalité trop lisse. |
Avril |
Les aquarelles aux tonalités suaves des paysages pastel... |
Le suave et la face pseudo romantique des toiles de mauvais goût... |
Voir dans ses yeux l'étonnement et la joie s'y refléter... |
M'égarer dans un regard sans toile de fond ni émotion. |
Etre d'accord surtout si j'envisage une conduite contraire. |
Que l'on m'impose une conduite sans mon accord. |
Sortir d'un film et partager une même émotion. |
Etre agacée par un jeu alors que mon voisin est charmé. |
Mars |
L'assertion parce qu'elle permet d'avancer. |
Le terrassement des interrogations qui me fait être doute. |
La lueur si particulière de la pénombre. |
La froide lumière blanche des néons dans un couloir d'hôpital. |
L'émotion qui me parcourt en écoutant un concerto pour piano. |
Les mélodies insipides qui ne m'évoquent rien. |
Le bruissement des feuilles des arbres dans un sous-bois ombragé. |
Le bruit tonitruant des tondeuses à gason du dimanche. |
Février |
Le paradoxe et ses contraintes. |
Me cantonner dans le paradoxe, de peur de m'y enfermer. |
Coloriser mes souvenirs. |
Les films en noir et blanc qui ne m'envisagent pas. |
Les coordonnées de couleurs et de matières. |
Etre forcée de choisir ce que tout le monde trouve académiquement beau. |
Croire que le hasard est là, où je ne l'attend pas. |
Ne croire qu'au hasard, car, alors, il perd de sa substance. |
Janvier |
Ecouter pour comprendre. |
Etre, a priori, comprise (?) sans avoir été écoutée. |
Entendre le rire des autres. |
Sentir que mon rire n'a plus d'écho, soit frappé en plein coeur et qu'il saigne de larmes. |
Contraindre ma plume jusqu'à plus d'encre. |
Manquer d'encre et faire face à la panne. |
Entendre murmurer jusqu'au silence. |
Les cris qui parasitent ma sensibilité même en murmurant... |