A la lueur de parcelles de lumignons, on a pendant longtemps pris l'habitude de se raconter en laissant libre cours à l'imaginaire : des péripéties, des anecdotes, des contrées remplies de lutins et de lilliputiens. Certains s'y voyaient déjà, se prenaient pour des héros qui enquêtaient à la loupe sur le pourquoi de leur existence, d'autres enivrés par l'odeur exhalée des lilas se couchaient sur leur lit.
Prenant à témoin leurs enfants ou petits-enfants, ils racontaient pour la énième fois le lâcher de ballon au mariage d'un oncle d'Amérique ou encore les traces humides des limaces sur des feuilles imageant celles laissées par les hommes sur le chemin de leur vie.